Journal d'un Serial Killer. | 1 chapitre

Chapter
one


Le garçon ressorti, un sac à dos négligemment posé sur une épaule, un skateboard sous le bras opposé. Il fit rouler ce dernier à terre et grimpa dessus habilement. Dans quelques heures, on retrouverait la fille. D'ici là, il aurait disparut. Joignant le geste à la pensée, il se fondit dans la foule.

Allongé sur le lit bancal de l'hôtel dans lequel on l'avait envoyé, il faisait le vide. Ses yeux posés sur le mur miteux sans pour autant le voir, il n'aurait pas supporté de ressasser sans fin ses actes. Il n'aimait pas faire cela, mais il était bien trop douer pour pouvoir abandonner. Il n'avait pas le choix. C'était comme ça. Une sonnerie de téléphone retentit dans la chambre. Elle venait de l'armoire à vêtement. Il mit quelques seconde à trouver le portable, mais fini par décrocher, un numéro qu'il connaissait trop bien affiché sur l'écran.

- Théophile ? Dit une voix aux accents britishs.
- Lui-même.
- L'avion vers Manchester, dans trois heures.

Pas au mot de plus et la communication se coupa. Ça devenait lassant. Toujours le même processus, toujours faire son boulot, jamais de vacances. L'adolescent connaissait déjà trop bien la vie pou se faire surprendre, et il le regrettait. Il irait à l'aéroport, il dormirait dans l'avion et en arrivant, ils se débrouilleraient pour lui fournir les documents nécessaires. C'est ce qui lui manquait le plus, dans sa vie, les relations. Tout était faux, et ce qui ne l'était pas n'existait plus depuis bien trop longtemps. Se faire de nouveaux faux amis, sortir avec une fille pour de faux et cela avec une fausse identité. Tout n'était qu'un jeu, une pièce de théâtre, un rôle.

Il jeta un coup d'œil à sa montre. 22h37. Il était temps d'y aller. Fallait-il encore qu'il trouve un pigeon pour l'emmener à l'aéroport. Sortant du motel avec un sourire digne des acteurs de cinéma, il se posta au bord de la route, un carton sur lequel il avait inscrit "Aéroport" de son écriture parfaite entre les mains.

Après quelques minutes d'attente, une petite citroën rouge s'arrêta près de lui. Un homme d'une quarantaine d'années était au volant, les cheveux plus poivres que sels, mais qui perdaient peu à peu du terrain. Un père de famille à qui je rappelle ses enfants, surement. pensa-t-il.

- Alors mon garçon ! On va à l'aéroport tout seul, maintenant ? Dit-il, en guise de salutation, un sourire compatissant aux lèvres. Allez ! Monte !

Le sourire de l'adolescent ne faiblissait pas, peu auraient pu deviner qu'il était purement faux, il avait même pris soin d'y ajouter de la timidité, pour faire plus vrai.

- Merci m'sieur. C'est gentil d'm'emmener 'vec vous.

N'importe quel autre garçon aurait pu - du, même - avoir légèrment peur, l'instint, comme on disait, mais pas Théophile Edgar Wellson. Non, car ce n'était un garçon comme les autres. Lui, était sur de pouvoir tuer cet homme à main nue, reprendre le volant, se débarrasser du totu et arriver à l'heure pour son avion, sans que personne ne remarque rien.